Lovée le long de l’Atlantique, à une centaine de kilomètres au nord de Casablanca, Rabat n’est pas la plus touristique des grandes villes marocaines. Pourtant, elle justifie, au moins à double titre, une visite. D’abord parc que la cité de 600 000 habitants est la capitale administrative et politique du Maroc ; mais surtout parce qu’elle fait partie, avec Marrakech, Fès et Meknès, du réseau des quatre villes impériales du pays ; comprenez qu’elle fut capitale du royaume à l’époque de ses anciennes dynasties et résidence des rois.

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2012, Rabat peut compter sur cette double caractéristique pour faire la différence et séduit par son charme tranquille. Les visiteurs sont assurés d’y découvrir un patrimoine flamboyant et une vraie tranche de vie avec, comme dans les autres grandes cités du Maroc, des riads de charme pour poser ses valises et prendre le pouls du pays. Mais elle est aussi une ville bien dans son temps, ouverte sur l’occident et qui sait regarder vers le futur, avec de surcroît un climat tempéré et adouci par l’Atlantique ; une ville calme et aérée, aux généreux espaces verts.

La démesure de son palais royal ne laisse pas de marbre. Il témoigne de la place qu’occupa Rabat dans l’histoire du Maghreb à partir du XIIème siècle. La cité était alors le fief de la puissante dynastie des Almohades et du grand guerrier Yacoub al-Mansour. De son vaste port ouvert sur l’Atlantique partaient les expéditions militaires, notamment vers l’Andalousie. Il en résulte une ville fractionnée en plusieurs pôles, qui constituent autant de balades incontournables :  le quartier fortifié de la casbah des Oudayas pour une bonne dose d’histoire, la vieille médina et ses souks colorés pour s’imprégner de l’ambiance marocaine, que le mur des Andalous sépare de la ville nouvelle.

Nouvelle ne veut pas dire récente car cette partie de Rabat date en réalité d’il y a un siècle, lorsque le Maréchal Lyautey décida de faire de la ville le centre administratif du protectorat français. Pour ancrer Rabat dans son temps, on perça de larges avenues qui font respirer la ville, comme l’avenue Mohammed V bordée de nombreux bâtiments officiels ; on dessina de larges jardins pour prendre le frais en famille et surtout, les architectes furent invités à imaginer de beaux édifices Art Déco. Cet urbanisme alors novateur fait toujours le charme de la ville, à l’instar de sa grande voisine économique Casablanca à laquelle elle est reliée par le TGV depuis 2018.          

Au sud, un dernier quartier étonne les visiteurs : la nécropole du Chellah qui mêle sur un même site vieux minarets et ruines romaines, sans oublier un bassin encerclé par un jardin perdu. Ici, une mosquée dont les vieilles pierres rongées par le temps attendent des jours meilleurs ; plus loin une médersa (école coranique) et, un peu plus haut, d’authentiques colonnes romaines. Bref, un lieu hors du temps, simplement dérangé par le claquement de becs des cigognes qui ont pris possession de l’endroit. Ce foisonnement culturel, palpable partout à Rabat, a pris un nouveau virage avec le récent Grand Théâtre, bâtiment moderne aux lignes audacieuses de l’architecte star Zaha Hadid. De quoi faire de la capitale un pôle majeur des arts dans les prochaines années.

• La kasbah des Oudayas – à l’embouchure de l’oued Bouregreg, la forteresse arabe date du XIIème siècle : dédale de venelles aux maisons blanches et bleues, joli jardin andalou…
• La médina – elle fut construite au XVIIème siècle pour accueillir les Arabes fuyant l’Andalousie. On y retrouve les habituels souks et leurs boutiques…
• La Tour Hassan – ce minaret rouge du XIIème siècle, qui culmine à 44 mètres, est l’un des symboles de Rabat.
• Les murailles – ceinturant la vieille ville, elles mesurent plus de cinq kilomètres et peuvent servir de fil conducteur pour une balade à pied ou à vélo.
• Mausolée de Mohamed V – A côté de la Tour Hassan, un chef-d’œuvre de l’art marocain qui accueille les dépouilles des rois Mohamed V et Hassan II.
• Nécropole de Chellah – les tombeaux de l’ancienne dynastie mérinide ont été établis dans une ancienne cité romaine, étrange contraste qui confère au lieu un charme incomparable.
• La ville moderne – héritage de Lyautey, elle est accolée à la médina. Les édifices Art-déco éblouissent, les habitants se retrouvent sur les avenues plantées de palmiers…

Parcs et jardins

• Parc du Triangle Vue – avec ses grands arbres bordants l’animé Boulevard Hassan II, c’est une oasis de fraîcheur en plein centre.
• Jardin Andalou – au cœur de la Kasbah des Oudayas, c’est le jardin romantique par excellence, à combiner avec la dégustation d’un thé à la menthe au Café des Oudayas voisin.  
• Parc Ibn-Sina – Au sud de la ville, les habitants l’appellent également le Parc Hilton du fait de la proximité de l’ancien hôtel aujourd’hui exploité par Sofitel. On s’y retrouve à l’ombre des pins et eucalyptus.
• Jardin d’essais botaniques – un luxuriant jardin de 17 hectares conçu au début du XXème siècle par le paysagiste français Jean-Claude Nicolas-Forestier.
• Jardins Exotiques de Bouknadel – un lieu tout entier dédié à la magie des sens, à quelques kilomètres au nord de la ville.

Musées

• Musée national de la parure – dans la Kasbah des Oudayas, le lieu vaut tout autant pour ses collections de bijoux, caftans et costumes que pour le bâtiment – un ancien palais - aux riches décors.  
• Musée de l’Histoire et des Civilisations – il regroupe notamment les trésors antiques (période romaine, archéologie islamique…) dégagés lors de fouilles à Mogador ou Volubilis.
• Musée Mohamed VI d’art moderne et contemporain – il accueille des expositions temporaires de très bonne facture.   
• Musée de la Bank Al-Maghrib – une musée moderne abrité dans l’ancien siège d’une banque, avec une vaste collection numismatique et une galerie d’art.  

• 11 janvier – Manifeste de l’Indépendance.

• Fin mai – Festival Mawazine – festival de musiques du monde, avec plusieurs scènes réparties dans la ville.  

• 30 juillet – Fête du Trône (anniversaire de l’intronisation du roi), avec défilés et feux d’artifices.

• 20 août – Anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple.

• Septembre – Jazz au Chellah – Festival de jazz organisé dans l’ancienne nécropole, réunissant des artistes des deux rives de la Méditerranée.

• 18 novembre – Fête de l’indépendance, pour célébrer le retour d’exil de Mohammed V

• Face à Rabat, de l’autre côté de l’oued Bouregreg, Salé est une ancienne cité berbère qui a conservé sa médina animée. Aujourd’hui, un pont permet de faire le grand-écart entre les deux villes, en passant de la grande métropole occidentalisée à un Maroc plus populaire.

   

• A une heure de train, Casablanca est la grande ville économique du Maroc. Des villas du quartier Anfa à la corniche bordée de chics boutiques, de l’ancienne médina à la gigantesque mosquée Hassan II dont le minaret culmine à 200 mètres, elle surprend tout autant qu’elle hypnotise.

   

• En direction du sud, on découvre quelques-unes des plus belles plages de la région de Rabat. Notamment dans la ville de Témara dont la promenade en bord de mer s’anime chaque soir. Attention : même au Maroc, les eaux de l’Atlantique ne sont pas très chaudes !

   

• Tajine – viande ou poisson, épicé ou sucré et accompagné de légumes, pruneaux, amandes, que l’on fait mijoter dans un plat en terre cuite.
• Couscous – semoule accompagnée de viande de bœuf ou mouton et de légumes (carottes, courgettes, navets, fèves, pois…).
• Pastilla – une pâte feuilletée et fourrée d’un hachis de poulet ou de pigeon, saupoudrée de sucre et de cannelle.
• Kefta - brochette ou boulette de viande de bœuf ou d’agneau, pour un déjeuner sur le pouce
• Poissons – du bar à la daurade, grillés ou au four, ils s’affichent en bonne place sur les cartes des restaurants de Rabat.

Les desserts

• Les pâtisseries sont indissociables de la culture marocaine : corne de gazelle (fourrée à la pâte d’amande et parfumée à la fleur d’oranger), triangle aux amandes, bechkito (biscuit à la confiture et aux amandes), ghribia (sablé parfumé au zeste de citron ou d’orange).

Boissons

• Thé – on le déguste vert et très sucré, avec de la menthe.
• Jus d’orange pressée – un classique marocain. Attention aux glaçons et à l’eau ajoutée, responsables de troubles intestinaux !
• Vins – Ils sont principalement produits dans les régions de Meknès et Casablanca. Parmi les rouges et rosés, le Guerrouane figure parmi les plus connus.
• Mahia – un alcool de figues parfumé à l’anis que l’on déguste en digestif, ou en cocktail avec des jus de fruits.

• Office National Marocain du Tourisme
• Ministère des Affaires Etrangères
• Ambassade du Maroc en France 
• Consulat Général de France au Maroc