Agadir

« Dieu, mon pays, et le roi » : la phrase s’inscrit, immense et en arabe, sur la colline qui domine Agadir, à la manière des lettres d’Hollywood. Il est vrai que l’histoire de la plus célèbre station balnéaire du Maroc est ciné-génique, pour le meilleur et pour le pire. Dans le passé, Portugais et Alaouites, Allemands et Français, se disputèrent la ville. Le 29 février 1960, tout s’arrêta ! Un tremblement de terre la raya de la carte. Sur les ruines, une station moderne a surgi de terre. 

Aujourd’hui, les hôtels, bars et restaurants s’alignent le long des 7 kilomètres de plages de sable blond, pour le plus grand plaisir des touristes venus prendre le soleil. Car ici, la température est douce toute l’année, dépassant encore les 20° en décembre. Certes, l’Atlantique est un peu frais en hiver. Mais pour les frileux, il reste les piscines des hôtels, en version club pour les familles ou décliné en boutique-hôtel pour les couples. 

Une promenade piétonne a été aménagée le long de l’Océan, donnant à Agadir un faux air de Croisette. Les jeunes marocains en ont fait leur lieu de rendez-vous amoureux, les touristes y déambulent à l’heure du coucher de soleil. Elle file jusqu’à la marina mise en musique par le cliquetis des voiliers et plus loin jusqu’au port de pêche, l’un des plus actifs du Maroc avec ses 2000 bateaux, pour une vraie tranche de vie. 

D’abord le va et vient des pêcheurs qui déchargent les barques sous le regard de mouettes ricaneuses ; puis les mobylettes et les charrettes, qui slaloment entre les caisses de sardines ; et enfin, les poissons vidés à même le quai, qui finiront à la carte des restaurants du front de mer. Autre option pour s’immerger dans la culture locale : les ruines de la kasbah ou la médina. 

Si Agadir est le paradis du tourisme balnéaire, les environs sont propices à toutes les aventures, sportives ou natures, culturelles ou gourmandes, à découvrir au volant d’une voiture de location. Les routes sont sûres, les découvertes surprenantes… Aux portes de la ville, la nouvelle station de Taghazout Bay s’hérisse d’hôtels de luxe, aménagés autour d’un golf. Sports ou farniente, c’est l’endroit idéal pour oublier le stress et reprendre des forces. 

Pour trouver une ambiance « plus marocaine », il faut filer plus loin vers le nord. La route côtière met en lumière l’éclatante rencontre des contreforts de l’Atlas et des plages de l’Atlantique. C’est le retour du Maroc rural : les femmes voilées travaillant dans les champs cultivés jusqu’en bord de mer, les hommes juchés sur des ânes fatigués et les enfants gardant les moutons ; les pêcheurs à la ligne aussi, qui taquinent le bar ou la daurade. De temps à autre, au hasard d’un virage, de hautes falaises dévoilent des spots de surf où l’on vient entre potes pour attendre la bonne vague.

Dans les terres aussi, le Maroc cultive ses traditions. Des gamins s’improvisent vendeurs à la sauvette pour écouler de délicieux pots de miel de thym, à la saveur unique. Depuis quelques années, les collines arides de l’arrière-pays se sont également couvertes d’arganiers. Leurs noix produisent la fameuse huile qui fait le bonheur des paysans, comme à la coopérative Tighanimine. La version cosmétique rend les Françaises plus belles ; la version alimentaire envahit les restaurants les plus chics. Le Maroc n’a pas fini de nous surprendre… 

Sites et monuments :

• La promenade qui longe la plage, bordé de palmiers, permet d’apprécier les charmes de l’Atlantique en fin de journée
• Les ruines de l’ancienne kasbah (forteresse) se visitent religieusement en pensant aux 15 000 victimes du séisme. Joli point de vue sur la ville
• La médina - avec son lacis de ruelles et ses échoppes artisanales, elle pourrait être millénaire. Elle n’a pourtant que 28 ans, rêve fou de l’artiste Coco Polizzi
• Le grand souk – des étals colorés de fruits et légumes et des boutiques de tissus et vêtements pour refaire sa garde-robe

Parcs :

• La vallée des oiseaux – un joli jardin agrémenté de volières qui abritent des centaines d’oiseaux
• Le jardin de Olhao – une oasis de fraîcheur plantée de bougainvillées, qui cache aussi un petit musée dédié au séisme de 1960
• Jardin Ibn Zaydoun, à deux pas de l’hôtel de ville. Le poumon d’Agadir, aux allées plantées d’arbres centenaires et à la flore variée   

Musées :

• Le musée municipal, dédié à la culture amazigh (berbère) : bijoux, tapis, mobiliers…

• Au sud d’Agadir, la réserve naturelle de l’oued Massa fait le bonheur des amoureux de nature sauvage. Sur 1200 hectares, hérons cendrés et flamands roses batifolent sans retenue ; de rares ibis chauves aussi. En novembre, au plus fort des migrations, ils font le show…
• Entre deux baignades, faîtes un détour par Crocoparc (à 20 kms). Plusieurs centaines de crocodiles du Nil, mais aussi des iguanes et tortues géantes, s’épanouissent dans des bassins tapissés de nénuphars et papyrus et dans des jardins thématiques, dont un nouveau jardin de cactus.

• Tajine – viande ou poisson, épicé ou sucré et accompagné de légumes, pruneaux, amandes, que l’on fait mijoter dans un plat en terre cuite
• Couscous – semoule accompagnée de viande de bœuf ou mouton et de légumes (carottes, courgettes, navets, fèves, pois…)
• Pastilla – une pâte feuilletée et fourrée d’un hachis de poulet ou de pigeon, saupoudrée de sucre et de cannelle
• Kefta - brochette ou boulette de viande de bœuf ou d’agneau, pour un déjeuner sur le pouce
• Poissons – du bar à la daurade, grillés ou au four, ils s’affichent en bonne place sur les cartes des restaurants d’Agadir
• Pâtisseries - indissociables du Maroc : corne de gazelle (fourrée à la pâte d’amande et parfumée à la fleur d’oranger), triangle aux amandes, ghribiya (sablé parfumé au zest de citron ou d’orange)
• Miel de thym – l’une des spécialités de la région, à découvrir le long de la bien-nommée route du miel (au nord d’Agadir)

Boissons 

• Thé – on le déguste vert et très sucré, avec de la menthe
• Jus d’orange pressée – un classique marocain. Attention aux glaçons et à l’eau ajoutée, responsables de troubles intestinaux !
• Vins* – Ils sont principalement produits dans les régions de Meknès et Casablanca. Parmi les rouges et rosés, le Guerrouane figure parmi les plus connus
• Mahia* – un alcool de figues parfumé à l’anis que l’on déguste en digestif, ou en cocktail avec des jus de fruits

*l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération