A la croisée des routes marchandes entre la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne, Tunis a, de tous temps, attisé les convoitises. Des Phéniciens aux Maures, des Ottomans aux Français, tous ont bataillé pour s’approprier la ville, assurément l’une des plus attachantes d’Afrique du nord. Après le Printemps arabe de 2011 et les soubresauts qui suivirent, la capitale a retrouvé la sérénité et fait à nouveau le plein de visiteurs. Tant mieux ! S’y perdre quelques jours avant de rejoindre les stations balnéaires de Méditerranée, c’est toucher du doigt une culture plus de deux fois millénaires. 

On accède au cœur de Tunis par l’avenue Habib-Bourguiba, colonne vertébrale du quartier colonial hérité du protectorat français, de 1881 à 1955. A l’ombre des rafraîchissantes rangées d’arbres, la balade à la découverte de ses trésors architecturaux ne manque pas de charme : le théâtre municipal ou l’hôtel Carlton aux accents art-déco, la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul au style éclectique ou l’Ambassade de France. A la terrasse d’un café, le spectacle se double d’une jolie tranche de vie. En costume, en jean ou en djellaba, pour le boulot ou pour la promenade, tous les habitants semblent se croiser en un joyeux melting-pot.

On pourrait y prendre le soleil durant des heures, ralentir le rythme pour profiter de la nonchalance locale, si ne résonnait l’appel de la médina voisine. On y pénètre par quelques portes percées dans les remparts. S’ouvrant sur la bien nommée Place de la Victoire, la Bab El-Bahr (ou porte de France) est la plus célèbre. De l’autre côté, c’est une autre époque, un autre monde comme hermétique au progrès. Même si les smartphones qui sonnent rappellent que nous sommes au XXIème siècle !  

Construite par les Arabes il y a 1300 ans, la médina éblouit par la blancheur de ses maisons, par le dédale des ruelles et passages couverts. Le mieux est d’y déambuler au hasard. Mosquées, écoles coraniques (médersas) et mausolées ajoutent à l’ambiance. Sans oublier les portes richement décorées de clous et entrelacs dont on imagine qu’elles cachent quelques nobles habitations (dars) et de verdoyants patios rafraîchis de fontaines. L’Unesco ne s’y est pas trompé, l’inscrivant au patrimoine de l’humanité.

Le spectacle est partout, tranquille dans les ruelles sinueuses, agité dans les souks à la ferveur contagieuse. Oubliez la rue Jamaa-ez-Zitouna et ses boutiques pour touristes. En osant se perdre, on tombe sur un joyeux bazar, bien mieux organisé que ne l’imagine. Ici le souk des orfèvres, véritable caverne d’Ali Baba ; plus loin celui de la soie, de la laine avec ses écheveaux multicolores séchant en guirlandes, puis le souk des parfumeurs à la douce volupté orientale… Quel que soit le décor, le marchandage est obligatoire ! 

Pour reprendre son souffle, il faut prendre de l’altitude. Ici et là, des cafés et restaurants ouvrent leurs terrasses. On s’y délecte d’un thé à la menthe ou d’une orange pressée en contemplant les toits plats qui filent à l’infini, d’où émergent ici et là de riches palais et de mosquées. Les non musulmans ne peuvent y pénétrer. Reste les minarets pour en prendre plein la vue, à commencer par celui de la Grande Mosquée tapissé de céramiques colorées. Et la Méditerranée et son port de la Goulette d’où partent les ferries pour la France, là-bas à l’horizon…  
 

Sites et monuments

• L’Avenue Habib-Bourguiba, bordée d’immeubles art-déco et de cafés à l’ambiance française
• La Grande Mosquée, la plus célèbre de Tunis, construite au VIIIème siècle et maintes fois remaniée
• Ed Dar, une noble demeure du XVème siècle perdue dans la médina et transformée en site artisanal (tissus, tapis, bijoux…)
• Les trois médersas (écoles coraniques) du Palmier, Bachia et Slimania. Cette dernière ouvre ses portes aux visiteurs (faïences, patio, salle de prières…)
• Le mausolée El-Bey dont les dômes de tuiles vernissées et les murs couverts de céramiques abritent des dizaines de tombes de pachas (gouverneurs) et dignitaires
• Le marché couvert El-Ghalla, pour acheter fruits et épices 
• L’Acropolium (à Carthage), cathédrale de style byzantin mauresque 

Parcs

• Le parc du Belvédère, oasis de fraîcheur qui abrite un petit zoo et une coupole du XVIIIème siècle
• Le parc John Kennedy, qui borde le lac de Tunis, à quelques minutes de marche de la médina

Musées

• Le musée national du Bardo, ancien palais/harem du XIXème siècle de style andalo-mauresque, qui expose les vestiges archéologiques de plus célèbres sites tunisiens
• Dar Bach Hamaba, un riche palais du XVIIème siècle aux murs couverts de zelliges, transformé en centre culturel dédié aux arts de la Méditerranée
• Le centre culturel de Tahar Haddad, aménagé dans les salles voutées de pierres et de briques d’anciennes écuries (expositions, concerts…)
• Le musée national de Carthage, aux portes de Tunis, présente des statues, bijoux et mosaïques trouvés lors des fouilles du site antique 
• Le centre des musiques arabes et méditerranéennes, aménagé dans un palais arabo-andalou du village voisin de Sidi-Bou-Saïd

• 14 janvier – fête de la révolution et de la jeunesse commémore les événements du Printemps arabe de 2011
• 20 mars – fête de l’indépendance
• 9 avril – journée des martyrs, en hommage aux manifestations contre le protectorat français (1938)
• Juillet – festival international de Carthage (musique, spectacles…), dans le théâtre antique 
• 25 juillet – fête de la République
• 31 juillet – Aïd el Kebir (fête du sacrifice du mouton). Date variable (20 juillet en 2021) 
• Octobre – festival international de musique classique à l’Acropolium (à Carthage) 
• 29 octobre – El Mouled (naissance du prophète Mahomet). Date variable (18 octobre en 2021)

• Prenez le train TGM (RER local) depuis Tunis pour rejoindre Carthage en quelques minutes. Devenue une banlieue résidentielle aux chics villas, la ville abrite les vestiges archéologiques de la ville antique bâtie par les Phéniciens. A visiter : les thermes d’Antonin, le théâtre, le musée national…
• Bien avant que Patrick Bruel ne chante son café des délices, la petite ville de Sidi Bou Saïd (25 mn de Tunis par le train TGM) attirait les artistes. Ruelles pentues, maisons blanches et bleues dominant le golfe de Tunis et palais arabo-andalous… c’est une vraie carte postale ! 
• A une dizaine de kilomètres de Tunis, les stations balnéaires de La Marsa et de Gammarth permettent de se détendre sur de longues plages de sable. La jeunesse dorée de Tunis se retrouvent dans ses restaurants et clubs, jusqu’au bout de la nuit.  

Plats

• Brick – cette crêpe frite est un classique de la cuisine tunisienne. Elle peut être garnie d’un œuf, de thon, de farce, de fromage…
• Tajine – en Tunisie, c’est une omelette gratinée qui mêle poulet, fromage et pommes de terre
• Couscous – on se régale d’une semoule fine arrosée d’un bouillon (harissa), garnie d’agneau, poulet ou poisson.
• Gargoulette – agneau ou mouton longuement mijoté dans une jarre en terre cuite 

Desserts

• Dattes – à déguster fraîches dès le mois d’octobre
• Baklava – un gâteau fourré aux noisettes ou aux amandes
• Makroud – un gâteau de semoule aromatisé avec des amandes et des fleurs d’oranger 
• Bouza – une crème à base de fruits secs moulus

Boissons

• Thé à la menthe – incontournable ! On y ajoute parfois des amandes ou des pignons de pin 
• Sirop d’orgeat – il est produit avec des amandes ou des pistaches
• Vin – on trouve d’excellents vins (rouges ou rosés), essentiellement dans la région du Cap Bon (nord-est), à une soixantaine de kilomètres de Tunis
• Boukha – une eau-de-vie de figues que l’on déguste en digestif
• Thibarine – une liqueur (40°) préparée avec de dattes et des plantes aromatiques  

• Ministère du Tourisme de Tunisie
• Aéroport de Tunis (TUN)
• Ministère des Affaires Etrangères
• Ambassade de Tunisie en France
• Consulat Général de France en Tunisie